Burn out artistique…

Revenons quelques années en arrière, j’étais maman à la maison, et je tentais de me faire connaître en écrivant des designs au crochet. J’essayais de courir après la queue du diable en fait. Devenir populaire sur internet, c’est un peu espérer de se faire frapper par la foudre. C’est imprévisible, c’est ben rare, et pis quand ça arrive, ça fini toujours vraiment rapidement, et les gens passent au suivant.

En toute transparence, je me suis rendue malade à essayer de trouver une popularité dans un univers déjà over-saturé. On réinventera pas la roue. Une tuque en demi-brides, c’est une tuque en demi-brides. T’as beau faire les maths comme tu voudras, si tu fais un rond avec des côtés, ben tu as une tuque, tabarouette. Pis même si tu l’écris dans tes mots, avec tes propres photos, elle est pas plus spéciale que les autres juste parce que tu t’es donné la peine d’y foutre un gros pompon sur le dessus pis une étiquette en suède sur le côté.

Pourquoi une tuque a plus de succès qu’une autre? La tendance de l’année. Le hasard. Les circonstances de publication… Name it. Vas-y, pige dans le tas de foin. Bonne chance pour attraper l’aiguille. Alors pendant que j’essayais patron après patron de trouver le Saint Graal, j’ai oublié une chose essentielle: à la base, j’étais sensé aimer le crochet.

Oups.

J’ai lâché le crochet il y a un an de cela. Il y a un an, j’avais trois patrons en banque en attendant certaines dates butoir de publication. Ça aura été mes derniers patrons. J’ai tellement tiré sur l’élastique du design qu’il m’a peté en pleine face. J’ai déposé mes crochets et je les ai à peine touché depuis.

My god, c’est déprimant. Pourquoi je vous parle de ça, en fait?

À part pour me vider le cœur, je vous en parle pour vous mettre à jour sur ce que mon entreprise est devenue. « Tu vas pas t’écœurer encore avec cette nouvelle affaire-là? » que tu vas me dire. Ouan, peut-être, peut-être pas. Mon but d’entreprise a vraiment beaucoup changé et j’ai vraiment pas envie de courir après une popularité vide. Des milliers de Likes sur Facebook qui ne valent rien dire. J’ai juste envie de dessiner mes ti cartoons pis de tripper de les voir prendre vie. C’est certain que je capote ma vie chaque fois que je fais une vente de collants. Écoute ben, je pensais jamais qu’en 10 mois de vie, je serais en mesure de vendre une licorne qui est incapable de faire caca. Et pourtant…! Mais reste que de la créer a tellement été drôle pis trippant. Au final je suis ben à l’aise avec le fait de créer pour moi d’abord et avant tout. Les ventes c’est juste comme une cerise fucking awesome sur le sunday, tsé.

L’autre jour je me suis inventé un personnage. Une corneille. Parce que pendant que tout le monde trippe sur les majestueux geais bleus ou les sublimes paons, ben moé je suis super crampée en deux à voir une grosse criss de corneille essayé de manger les graines de ma toute petite mangeoire à ouézo. J’ai jamais capoté autant sur un gros oiseau laite pis gauche. Alors pendant que je l’imaginais porter un tutu pis mettre une tuque bleue (en demi-brides, la tuque, penses-tu?), ben des amis l’ont nommés Sergeï. Pis moi pis Sergeï, on est comme devenu chumé-chumé. Ça fait que je lui ai faite sa propre page d’autocollants. Pis tabarouette, je l’ai publié sur ma boutique pour le gros trip, pis vous autres, vous l’achetez ma gang de malade. Et je dis ça avec tout plein d’amour dans mon coeur.

C’est là que j’ai compris à propos de la popularité…. j’ai compris qu’en fait j’y comprenais rien. Pis que je suis ben ok avec ça. J’ai aussi dessiné d’autres trucs dans ma boutique, pis j’en ai vendu zéro. Et si la frustration a tenté un instant de se faire sentir, je l’ai vite étouffé avec des dessins de p’tits animaux entortillés dans la laine. J’ai pu envie de ressentir ça, ce genre de frustration. Elle n’a plus sa place chez nous. Les victoires je les accueille avec amour, et les frustrations je les roundhouse kick dans ‘face. (Ben… autant que possible. Je reste humaine, tsé)

À la place je me concentre sur le fait que la petite fille de 11 ans qui avait gagné le concours de dessin pour le cover de l’album de finissants de son année aurait été fucking heureuse d’avoir une tablette à dessin et une boutique de collants. Je devrais être heureuse moi aussi.

Une grande sage, cette petite Sandra.

..

À part quand elle mettait un paréo par-dessus ses jeans pour le « style ». Ça c’était pas sage pentoute. C’était laite en esti. Gros manque de jugement, petite Sandra…

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